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Respirez, vous ne devez pas vous digitaliser

Derrière un titre racoleur comme on les aime, je vous propose une petite immersion dans la digitalisation en 2021, rien que ça ! Après une étrange année qui a bouleversé les codes, les priorités et la manière de concevoir l’innovation des organisations, voici la lecture (partiale) de ce qu’il faut attendre aujourd’hui de la (r)évolution numérique.

Cette bonne vieille digitalisation des familles…

A chaque époque ses tendances (plus ou moins random), le numérique n’y échappe pas. Le problème c’est que derrière tous les termes en vogue, dématérialisation, digitalisation, transformation digitale (voire révolution digitale pour les plus orgueilleux) il devient de plus en plus compliqué d’identifier quelle part de concret et de concrétisable se cache.

Souvenez-vous, les années 2010 et l'avènement du big data...une expression bien pensée par des marketeurs (en réalité “repensée” car le terme existe depuis la fin des années 90) qui venait directement titiller l’imaginaire de chacun, déjà enrichi par l’univers de Georges Orwell et de son 1984. Sauf que le big data...ça ne veut rien dire. 

L’expression “big data” ne recouvre qu’un constat factuel de l’augmentation des volumes de données présents dans les NTIC, c’est un peu comme parler de “grands déplacements” pour parler de l’évolution du nombre de voitures dans le monde. Sans détailler comment répondre à ces problématiques. Pendant la dernière décennie, des méthodes et des actions (à but lucratif) ont permis de matérialiser avec un peu plus de consistance et de pragmatisme ce que pouvait englober le big data. En termes de problématiques métier, et donc de réponses aux organisations.

Ni un effet de style, ni une lubie politique

Pour en revenir à notre digitalisation, c’est le même combat. Qu’un terme générique balaye toutes les problématiques d’innovation IT, pourquoi pas. Mais que ce terme soit utilisé pour désigner un objectif à atteindre, voire un gage de croissance, c’est là que le bât blesse.

Et il blesse très fort ! C’est devenu un sujet tarte à la crème qui ternit les vrais enjeux économiques liés à la transformation digitale. Car c’est bien de ça qu’il s’agit, d’enjeux économiques. La transformation digitale ne doit être ni un effet de style, ni une lubie politique. C’est un chantier d’innovation au service de la performance de l’organisation. Amen.

A vous, dirigeants, acteurs du monde économique (et des autres), salariés, collaborateurs, de définir sur quelles thématiques propres à votre organisation, vous avez besoin d’être dopés.

Aux acteurs du digital et de l’IT de vous guider dans les chantiers durant lesquels les ressources techniques et stratégiques digitales viendront soutenir et débrider votre performance.

C’est ça la digitalisation. Vous avez la chair de poule ? C’est normal, vous venez enfin de mettre du concret sur un mot abstrait que vous entendiez à toutes les sauces depuis des années.

Le covid, ce faux accélérateur de la digitalisation 

Mars 2020, le monde économique retient son souffle. Un confinement massif est acté en France, chamboulement des repères. Très vite, les pseudo-prédicateurs du digital montent au créneau :

“Regardez, nous vous l’avions dit, voilà l’apocalyyyyypse et il est trop tard pour se digitaliser mécréants”.

Démarre alors un chemin de croix pour les entrepreneurs en quête de comprendre et d’avancer. Entre les tièdes webinars improvisés par des amateurs éclairés, les prises de parole des médias déconnectés de toute la réalité terrain, les aides du gouvernement pour faire un site click’n collect (qu’on fait passer pour le summum de la digitalisation)...difficile de savoir comment utiliser le digital pour rebondir en ces temps troubles.

“Il est trop tard pour se digitaliser” 

D’autant que le quotidien (brûlant lui) nécessite une gymnastique terrible : gestion des stocks bloqués de par le monde, gestion des collaborateurs confinés chez eux, gestion des clients qui réclament de continuer à accéder aux services en ligne. Le tout sur fond de chômage partiel, de difficultés économiques, bref de situation qui ne peut durer.

Une aubaine pour les digitaliseurs ? Nous l’avons pensé. Que plus que jamais les entreprises auraient besoin d’agences digitales. Réagir vite, dans la tourmente pour limiter la casse. Si certaines entreprises aux reins solides et au regard lointain se sont lancées fort face à la situation, beaucoup d’autres ont tenté la digitalisation à la petite semaine. Un petit site en click’n collect et ça repart, souvent stimulé par l’aspect tarifaire avantageux dans une période où se projeter est compliqué. La performance digitale au rabais, compréhensible chez les artisans, commerçants, TPE.   

Sauf que les chantiers digitaux doivent servir la performance de l’organisation. La crise ne peut être qu’un vecteur, une mise en exergue des points internes qui nécessitent d’être transformés à l’aide d’outils digitaux. Votre production a souffert de la distance entre les collaborateurs ? Evidemment, ils étaient confinés… Mais ne vous focalisez pas sur cette situation hors norme. Demandez-vous comment dans un contexte normal des outils digitaux peuvent améliorer les flux d’information entre vos collaborateurs pour améliorer la performance de ces interactions.

Bravo, vous venez de mettre un pied dans la digitalisation.

Une innovation parmi tant d’autres

Qu’importe le mot qui est utilisé pour désigner votre processus d’innovation, vous devez garder à l’esprit que la réussite de votre transformation digitale ne repose pas sur du déclaratif “ayé les gars, je me suis digitalisé”.  

Vous n’allez peut être pas révolutionner votre marché mais vous allez évoluer, vous transformer. Pour répondre à des enjeux identifiés (et d’autres qui le seront au cours de vos réflexions) et pour permettre de galvaniser votre performance d’organisation.

Il ne s’agit pas (que) de vendre plus, mais aussi de vendre mieux, de produire plus efficacement, de mieux comprendre vos clients, d’identifier les attentes et les besoins de vos collaborateurs, de déverrouiller les points de blocage dans les relations avec vos partenaires, de s’assurer de la bonne récolte et de l’exploitation de vos données

Cette liste générique est infinie, et nous avons déjà réellement rencontré ces problématiques chez nos clients. Adaptées à leur secteur et à leur fonctionnement. Chacune d’elle a été traitée comme un chantier de transformation à part, durant lequel ont été définis des indicateurs pour valider la réussite du chantier. Ce sont ces indicateurs qui vous permettront de dire “en voilà une belle étape de ma digitalisation qui vient d’être cochée avec brio”.

Et alors plus concrètement, ça a quelle tronche une digitalisation ?

Regardez plutôt.

Ils réalisent des audits de restauration dans les établissements hospitaliers. Leur job c’est d’inspecter et de vérifier la conformité des process de réception, stockage et distribution des denrées alimentaires. Ils ont décidé de transformer les grilles pdf qui faisaient office d’outil d’audit en une application intégrée sur la tablette de leurs auditeurs. Plus de documents papiers, plus de re-saisie manuelle des informations à l’issue des audits, un fonctionnement automatisé qui réduit de 50% le temps de traitement d’un audit. 

Une belle boite dans le monde de l’intérim qui fait plus de 250 millions d’euros de CA. En 10 ans sa croissance est impressionnante, ses effectifs ont fait x10, son réseau d’agences aussi. Et naturellement, ses outils digitaux ont eu du mal à suivre une telle progression. Et avant de mettre la charrue avant les bœufs, elle a souhaité établir une cartographie de son écosystème digital pour prioriser les chantiers internes. Le résultat, un maillage d’outils permettant d’analyser les données et de calculer le ROI des actions menées. De quoi suivre le cycle de centaines de milliers d’euros d’investissements.

C’est la 9e fédération sportive française en nombre de licenciés. Après des années à repousser l’automatisation des tâches grâce à la digitalisation, elle se lance enfin. Le projet prend la forme d’un ambitieux chantier de construction d’outils à destination de chaque pratique au sein de la fédération, de quoi rendre autonome les commissions et de quoi renvoyer à ses licenciés et adhérents l’image forte d’une fédération qui se bouge et qui est dans l’ère du temps. En misant sur la dématérialisation de supports historiques, elle a aussi su réaffirmer sa séduction auprès des clubs adhérents pour qui les nouveaux outils vont simplifier la démarche de transmission des licenciés à la fédération.

Trois exemples, parmi l’infini existant, d’utilisation du digital pour améliorer son organisation.

“Il existe autant de digitalisations que d’organisations”

Sachez qu’il existe autant de digitalisations que d’organisations et que d’époques. Sachez aussi qu’il n’est jamais trop tard pour démarrer des chantiers de transformation digitale. La situation sanitaire devrait s’éclaircir dans les mois à venir, la croissance repointer le bout de son nez. Ne faites pas l’erreur de vous dire que “puisque ça repart, pas besoin de se digitaliser”. Ce ne sont pas les crises qui déterminent si vous avez besoin de vous digitaliser, mais c’est votre capacité à vous digitaliser qui vous permettra d’être plus préparés à faire face.

Au final ? La digitalisation est une corde de plus à l’arc de votre croissance. 

Pas plus importante que les autres leviers, humains, marketing, logistiques, financiers...que vous pourriez activer pour vous développer. L’innovation ne doit pas être que digitale, évidemment. La digitalisation doit être complémentaire des autres innovations au sein de votre organisation. 

Certainement pas moins importante non plus ! Ne la négligez pas, son potentiel pour doper votre croissance n’a de limites que celles de votre capacité à entreprendre, à oser et à choisir les bons partenaires.